En collaboration avec la préfecture des Pyrénées Atlantiques.
Parmi les parcelles forestières du piémont béarnais, le parc du château de Pau constitue une exception. En effet, non soumis aux impératifs de productivité, il a fait l’objet depuis plusieurs siècles d’une gestion à vocation purement paysagère. Ce type d’entretien a eu pour conséquence de favoriser le vieillissement d’un peuplement arboré constitué essentiellement d’espèces indigènes. Dans ce contexte, cette étude a eu pour objectif de vérifier si ce type de gestion a permis le maintien de populations d’insectes saproxyliques d’intérêt scientifique et patrimoniale.
Les sorties sur le site se sont étalées sur une période de quatre mois (avril à août 2000) et ont permis de contacter 126 espèces de coléoptères associés aux vieux arbres et milieux annexe. Au regard de la directive habitats-faune-flore du conseil des communautés européennes, ce parc boisé abrite trois espèces de coléoptères qui figurent dans l’annexe deux : Osmoderma eremita, Lucanus cervus et Cerambyx cerdo. En plus de ces espèces qui nécessitent une protection stricte, on notera dans la liste des espèces capturées, douze taxons classés comme bioindicateurs de la qualité des milieux forestiers (Speight 1988 et Brustel 1998) et vingt sept espèces de grand intérêt.
Compte tenu des informations précédentes, on peut considérer le site d’étude comme un véritable conservatoire d’espèces saproxyliques et phyllophages dont les populations se raréfient à l’échelle européenne, un véritable îlot de biodiversité au sein non seulement de la métropole paloise mais aussi du Béarn soumis en général à une gestion productive de l’environnement.